By: Stewart Mein
L’histoire militaire de la Saskatchewan remonte à la période précédant le contact avec les Européens, quand les sociétés guerrières autochtones formèrent les premières organisations militaires de la région. Les tribus des plaines (CREE, ASSINIBOINE, OJIBWA) ainsi que les Cris des bois constituaient une grande confédération ; leurs ennemis étaient les Pieds-Noirs. Etant donné que la guerre était considérée comme une activité de grand prestige, la plupart des opérations militaires prenaient la forme de raids-éclairs conntre les camps ennemis, avec pour but principal de voler des chevaux. Ces raids étaient dirigés par des guerriers chevronnés qui, ayant pris part à de nombreuses expéditions militaires au cours desquelles ils avaient démontré leur courage, s’étaient imposés comme chefs. L’esprit martial des Premières Nations de la Saskatchewan s’est exprimé jusqu’à ce jour avec ceux qui ont servi dans les forces armées canadiennes au cours des deux guerres mondiales et du conflit coréen. Les autochtones des plaines qui continuent à gonfler les rangs de l’armée témoignent encore de ce courage guerrier traditionnel.
Les premiers Européens qui pénétrèrent dans l’Ouest étaient des explorateurs et des marchands de fourrures. Les Français venaient du Canada, et les Anglais de la baie d’Hudson. En 1670, la Compagnie de la Baie d’Hudson (CBH) reçut le droit exclusif de se livrer au commerce dans les terres drainées par les rivières qui se jettent dans la baie d’Hudson. Cette vaste région inexplorée fut nommée Terre de Rupert, en l’honneur du prince Rupert, premier gouverneur de la Compagnie. En 1690, la Compagnie envoya à l’ouest l’un de ses employés, HENRY KELSEY, afin d’ouvrir le commerce avec les autochtones de la région. CUMBERLAND HOUSE, le premier comptoir de l’intérieur, fut construit en 1774 sur la SASKATCHEWAN RIVER, à la frontière orientale de la Saskatchewan actuelle.
Le mélange de marchands français, écossais et anglais avec les Premières Nations des plaines et des bois donna naissance à une nouvelle nation, les MÉTIS, qui devinrent bientôt d’importants intermédiaires entre leurs parents européens et autochtones dans le commerce des fourrures. Munis de fusils et de chevaux, ils devinrent d’habiles chasseurs de bisons et approvisionnèrent les forts et les comptoirs de la région en viande et autres produits dérivés du bison. Afin de faciliter la recherche annuelle du bison dans les plaines, les Métis organisaient des parties de chasse qui se muèrent vite en une organisation militaire impressionnante, basée sur une unité composée de dix hommes dirigés par un capitaine. Avec l’expansion vers l’ouest des compagnies de traite, les conflits concernant le contrôle du commerce des fourrures s’intensifièrent jusqu’à ce qu’en 1821 la Compagnie du Nord-Ouest soit absorbée par la CBH. Ainsi agrandie, celle-ci consolida ses postes le long de la NORTH SASKATCHEWAN RIVER, conservant Cumberland House, Fort Edmonton et FORT CARLTON, ainsi que d’autres comptoirs plus au sud. La CBH détint le monopole lucratif du commerce des fourrures jusqu’à ce que la Terre de Rupert soit vendue à la jeune nation canadienne (voir RUPERT’S LAND PURCHASE).
En 1868, le Canada était entré en négociations avec la CBH en vue d’acquérir la Terre de Rupert. Le gouvernement canadien convoitait les territoires peu peuplés de l’Ouest pour l’expansion de la nouvelle nation. En 1870 la Terre de Rupert fut officiellement annexée au dominion et devint les Territoires du Nord-Ouest. L’une des premières actions du gouvernement fut d’établir sa souveraineté sur ces vastes étendues. Malheureusement, les quelque 15 000 habitants autochtones de la région n’avaient pas été consultés. La première tentative d’imposer l’ordre public se matérialisa lorsque le gouvernement de Sir John A. Macdonald créa la police montée du Nord-Ouest en 1873. La première activité militaire dans ce qui est maintenant la Saskatchewan prit place en tant qu’extension du District militaire 10, qui avait été formé à Winnipeg en 1870. Une série d’unités – et plus spécialement les chasseurs à pied de Battleford et une compagnie d’infanterie de Prince Albert – furent fondées en 1874. Elles existèrent de façon intermittente jusqu’à ce qu’elles prouvent leur utilité lors de la Résistance du Nord-Ouest en 1885 (NORTH-WEST RESISTANCE).
La Résistance de 1885 consista en deux phases : la résistance métisse autour de BATOCHE, au centre du district de la Saskatchewan ; et l’insurrection des Cris des plaines et des bois, dans la région du Traité 6 (TREATY 6) qui formait la partie ouest du district. Le premier incident eut lieu lorsque les forces métisses sous la direction de LOUIS RIEL et de GABRIEL DUMONT écrasèrent un détachement de la police montée et des Volontaires de Prince Albert à DUCK LAKE. Une mobilisation de la milice canadienne s’ensuivit, sous le commandement du major-général FREDERICK MIDDLETON, qui quitta l’est du Canada dans le but de mater la résistance armée dans l’ouest. Les forces de Middleton partirent de Fort Qu’Appelle, dans le district d’Assiniboia, en mars 1885, et prirent la direction du nord, vers la capitale provisoire de Riel à Batoche. La colonne fut arrêtée au cours de son premier combat avec les Métis à Fish Creek, mais après avoir rejoint le vapeur Northcote, Middleton continua son avance. Après une bataille de quatre jours (du 9 au 12 mai), il neutralisa toute résistance armée de la part des Métis. Gabriel Dumont s’enfuit aux Etats-Unis ; Riel fut capturé, conduit à Régina, jugé, et pendu.
L’insurrection des Cris commença en avril 1885 quand une bande de Cris des plaines menée par BIG BEAR et ses chefs de guerre tua plusieurs personnes dans la petite communauté de FROG LAKE, dans la matinée du 2 avril. Les Cris avaient été poussés à cette action par l’inaction du gouvernement et par son indifférence à l’égard de leurs difficultés. L’insurrection s’étendit vers le sud, forçant la police montée à abandonner Fort Pitt et semant la panique parmi les habitants de Battleford. D’autres colonnes de la milice canadienne furent envoyées à Swift Current et Calgary pour faire face à la menace. Les Cris, dirigés par POUNDMAKER, vainquirent la colonne commandée par le lieutenant-colonel WILLIAM OTTER, qui avait été chargé de libérer Battleford. Si cette défaite ne tourna pas en déroute, ce fut grâce à l’intervention de Poundmaker. La troisième colonne de la milice canadienne, l’Alberta Field, commandée par le major-général THOMAS BLAND STRANGE, poursuivit les guerriers de Big Bear vers le nord en livrant des combats indécis à Frenchman’s Butte et Steele Narrows. Quand l’insurrection fut finalement matée, Big Bear et Poundmaker furent capturés et condamnés à la prison. Huit autochtones qui avaient été identifiés comme ayant pris part aux tueries furent jugés et pendus à Battleford. Une fois la résistance subjuguée et la région pacifiée, l’Ouest fut envahi de colons venant du monde entier, transportés là par le CANADIAN PACIFIC RAILWAY. Les terres furent ouvertes à l’agriculture, et les Premières Nations se trouvèrent reléguées à une longue période d’obscurité.
Il restait peu d’organisation militaire dans l’Ouest après la Résistance de 1885. La deuxième fois que les soldats de la Saskatchewan durent combattre pour le Canada fut quand une autre rébellion éclata à plusieurs milliers de kilomères de là, en Afrique du Sud. C’est là que des unités venant de l’ouest, comme les chasseurs à cheval du 2ième Canadien et la cavalerie de Lord Strathcona, furent envoyées pour épauler les forces britanniques. Les femmes eurent également un rôle à jouer en tant qu’infirmières. C’est en Afrique du Sud aussi que trois soldats de la Saskatchewan furent décorés de la Croix de Victoria (VICTORIA CROSS), la plus haute récompense de l’Empire britannique pour bravoure. Alors que la Saskatchewan s’apprêtait à entrer dans la Confédération canadienne en 1905, un district militaire séparé fut créé pour la nouvelle province, où furent formées des unités de cavalerie de la milice comme le 20ième de chasseurs à cheval, le 16ième Canadien de cavalerie légère, et le 27ième de cavalerie légère. Des unités d’infanterie comme le 95ième d’infanterie légère de Régina, le 60ième d’infanterie légère de Moose Jaw, le 105ième de fusiliers de Saskatoon et le 52ième régiment de Prince Albert furent également formées. Toutes ces unités fournirent des soldats à l’armée canadienne au cours de la Première Guerre mondiale.
Quand la guerre fut déclarée an août 1914, le gouvernement canadien commença à recruter des unités pour servir outre-mer aux côtés des armées de la Grande-Bretagne et des autres nations de l’Empire. Le premier contingent de la force expéditionnaire canadienne fut assemblé au camp Valcartier en septembre. Les soldats de la Saskatchewan étaient répartis dans de nombreuses unités telles que le 5ième bataillon (Cavalerie de l’Ouest), qui avait été levé parmi les unités de cavalerie de la province et combattit comme infanterie dans la 1ière division canadienne. Le 28ième (Nord-Ouest) bataillon de la 2ième division canadienne, recruté au départ dans toute la Saskatchewan et dans tout l’ouest, devint principalement un régiment d’infanterie de Régina. Le 46ième bataillon fut recruté dans le sud de la province. Toutes ces unités servirent dans le corps d’armée canadien et prirent part à des batailles célèbres. Des soldats de la province étaient présents à VIMY RIDGE et à la percée des lignes allemandes par les Canadiens au cours des cent derniers jours de la guerre. La Saskatchewan souffrit beaucoup de pertes durant cette guerre : en proportion, d’ailleurs, l’ouest du Canada souffrit davantage que le reste du pays. Une de ses unités, le 46ième bataillon, reçut le surnom de « bataillon-suicide » à cause du nombre extraordinaire de ses morts et blessés. C’est en réponse au sacrifice de leurs citoyens que les gouvernements fédéral et provincial établirent un système de prestations, parmi lesquelles la donation foncière, pour leurs vétérans. Des organisations de vétérans furent aussi formées dans le but de faciliter leur réadaptation et réintégration dans la vie civile. Dans cette guerre également, les soldats de la Saskatchewan démontrèrent leur bravoure en décrochant onze Croix de Victoria.
Après la « dernière des guerres », l’activité militaire dans le monde resta stagnante : la plupart essayaient d’oublier les horreurs de ce conflit sanglant. La milice canadienne fut réorganisée, et dans le District militaire 12 l’infanterie forma deux unités : le NORTH SASKATCHEWAN REGIMENT et le SOUTH SASKATCHEWAN REGIMENT. Plus tard, l’infanterie légère de Saskatoon (SASKATOON LIGHT INFANTRY), les Volontaires de Prince Albert, les chasseurs à pied de Régina (voir ROYAL REGINA RIFLES), et les chasseurs canadiens du roi (KING’S OWN RIFLES OF CANADA) de Moose Jaw virent le jour. C’est l’époque où la marine arriva en Saskatchewan sous la forme de deux demi-compagnies de la Réserve navale : une à Régina, qui devint le HMCS Queen ; et l’autre à Saskatoon, qui devint le HMCS Unicorn. L’armée de l’air canadienne, encore novice, était représentée à Saskatoon.
La milice de la Saskatchewan fut dotée d’un nouveau camp à Dundurn pour son entraînement d’été. En octobre 1929, le monde fut frappé de la Grande Dépression (GREAT DEPRESSION) ; ce fut le krach boursier, et dans les prairies le marché du blé s’effondra (voir WHEAT). Le camp de Dundurn servit à héberger des centaines de chômeurs. Ils allaient bientôt avoir du travail : dans toute l’Europe, la fin de la Première Guerre et le début de la Dépression avaient bouleversé la structure sociale, et la montée d’idéologies telles que le fascisme et le communisme conduisit à l’agitation sociale, puis à la guerre. En Espagne, en 1936, des volontaires venus du monde entier, y compris la Saskatchewan, s’impliquèrent dans la guerre civile entre les fascistes de Franco et leurs adversaires. L’Allemagne, encore brûlante de l’humiliation subie à la fin de la Première Guerre, se trouva un nouveau dirigeant en la personne d’Adolf Hitler ; son parti nazi réarma la nation et commença son expansion dans la Rhénanie et les pays environnants. Dans le Pacifique, le Japon avait accru son pouvoir en envahissant la Mandchourie et la Chine. Pendant ce temps au Canada, les changements politiques causés par le Statut de Westminster en 1933 avaient signifié une nouvelle relation avec la Grande-Bretagne : le Canada était à présent un dominion autonome, maître de ses politiques nationales.
En Saskatchewan, l’été 1939 vit des milliers de personnes accourues pour accueillir le nouveau monarque, George VI, et son épouse la reine Elizabeth. Cette démonstration d’unité avec le peuple de la Grande-Bretagne allait s’exprimer de façon encore plus tangible lorsque la Deuxième Guerre mondiale (WORLD WAR II) éclata en septembre de cette année fatidique. Le Canada déclara la guerre à l’Allemagne dix jours après la Grande-Bretagne ; cette acte signifia pour la province la mobilisation des unités navales et aériennes, ainsi que de la milice. Un certain nombre d’unités de la Saskatchewan, parmi lesquelles l’infanterie légère de Saskatoon, partirent outre-mer avec la Première division canadienne, dans le but de défendre la Grande-Bretagne contre une invasion. Les prairies allaient également contribuer à l’effort de guerre un service rendu possible par une géographie unique : leur ciel ouvert et leurs vastes espaces se prêtaient admirablement à l’entraînement des forces aériennes du Commonwealth. Le BRITISH COMMONWEALTH AIR TRAINING PLAN vit des milliers d’aviateurs du Canada, de la Grande-Bretagne, de l’Australie, de l’Afrique du Sud et d’autres pays alliés s’entraîner pour constituer les forces aériennes qui allaient jouer un tel rôle dans la victoire finale. L’Aviation royale du Canada fournit de nombreux escadrons de bombardiers et d’avions de chasse qui combattirent dans le monde entier – depuis le Canada et la Grande-Bretagne jusqu’à l’Afrique du Nord et l’Extrême-Orient.
C’est en Extrême-Orient, dans la colonie britannique de Hong Kong, que l’armée canadienne souffrit sa première tragédie. Bien que cette colonie ait été indéfendable, deux bataillons d’infanterie canadienne y avaient été envoyés pour renforcer la garnison britannique. L’un de ces bataillons, les Grenadiers de Winnipeg, avait dans ses rangs de nombreux soldats de la Saskatchewan. Quand les forces japonaises envahirent Hong Kong en décembre 1941, la garnison fut écrasée après une farouche résistance, et un grand nombre de Canadiens furent tués au combat ; l’un des défenseurs, le sergent-major John Osborne, de Wapella, reçut la Croix de Victoria. Beaucoup d’autres hommes de la Saskatchewan furent faits prisonniers par les Japonais – parmi eux un futur lieutenant-gouverneur (LIEUTENANT GOVERNOR) de la province, GEORGE PORTEOUS. Pendant ce temps, l’armée canadienne en Grande-Bretagne n’avait pas encore été envoyée au combat. D’autres divisions canadiennes, qui comprenaient de nombreuses unités de la Saskatchewan, avaient été organisées pour servir outre-mer. Le régiment South Saskatchewan fut mobilisé dans la Deuxième division canadienne, et les chasseurs à pied de Régina dans la Troisième division. L’Aviation royale du Canada fournissait des escadrons pour la défense de la Grande-Bretagne et pour le bombardement de l’Allemagne, tandis que les vaisseaux de la Marine royale canadienne patrouillaient la Manche et escortaient les convois de navires de commerce à travers l’Atlantique.
La Bataille de l’Atlantique contre la menace des U-boots dura jusqu’à la capitulation de l’Allemagne en mai 1945. Les petites corvettes de la marine canadienne ainsi que les gros vaisseaux de combat -- parmi lesquels ceux de la 10ième flotte de contre-torpilleurs, comme le HMCS Athabasca et le HMCS Haida – comptaient un grand pourcentage de « marins des prairies », dont beaucoup venaient de la Saskatchewan, parmi leurs équipages. De nombreux vaisseaux portaient avec fierté les noms de communautés locales ; certains, comme le HMCS Regina et le HMCS Weyburn, payèrent le prix ultime. En août 1942, une autre tragédie frappa le Canada quand 6 000 troupes alliées se lancèrent à l’assaut de Dieppe, au nord-ouest de la France. La Deuxième division canadienne, qui comprenait le régiment South Saskatchewan, constituait la majorité de la force d’assaut. Près de 4 000 soldats furent tués, blessés ou faits prisonniers. Parmi eux se trouvaient les hommes du South Saskatchewan et leur commandant, le lieutenant-colonel Cecil Merritt, qui fut fait prisonnier et reçut plus tard la Croix de Victoria. (Voir aussi DIEPPE RAID)
En juillet 1943 la Première division canadienne, qui comprenait l’infanterie légère de Saskatoon (SLI), quitta les côtes de la Grande-Bretagne pour rejoindre la 8ième armée britannique et envahir la Sicile. Comme il s’agissait un bataillon de mitrailleuses, des sous-unités du SLI furent distribuées dans toute la division afin de fournir la puissance de feu nécessaire aux autres unités d’infanterie. En Sicile puis en Italie, le SLI prit part à tous les combats de la campagne d’Italie jusqu’à son transfert au nord-ouest de l’Europe en 1945. Lorsque les armées alliées ouvrirent finalement le deuxième front sur le continent européen au jour J (6 juin 1944), les chasseurs à pied de Régina furent choisis pour mener l’assaut de la Troisième division à Juno Beach. Ils combattirent dans toute la Normandie, où ils prirent part à la capture de Caen et de Falaise, et plus au nord pour arracher à l’ennemi les ports de la Manche. Ils marchèrent à travers la Hollande pour envahir l’Allemagne, jusqu’à ce que cette dernière capitule en mai 1945. Le major David Currie, qui combattait avec le régiment South Alberta, fut décoré de la Croix de Victoria pour ses exploits durant la capture de la ville de St. Lambert, qui ralentit la retraite des troupes allemandes vers des positions plus sûres. Currie était le seul natif de la Saskatchewan à avoir reçu la Croix de Victoria. Pendant les derniers mois de la guerre, les unités canadiennes d’Italie furent réunies à celles du nord-ouest de l’Europe pour l’assaut final contre l’Allemagne.
Pendant que les soldats de la Saskatchewan combattaient outre-mer, la guerre avait effectué de grands changements dans la province. L’effort de guerre avait fait revenir la prospérité. Beaucoup de citoyens avaient été enrôlés dans l’armée de réserve pour la défense du territoire. Plusieurs centres d’entraînement avaient été établis pour l’armée à Régina, Maple Creek et Prince Albert, ainsi qu’un certain nombre pour les forces aériennes. Le plus grand était de loin le CAMP DUNDURN. Après avoir servi d’hébergement pendant la Dépression, il avait été retourné à l’armée pour l’entraînement des troupes en partance outre-mer. Ses installations avaient été agrandies de façon à inclure un hôpital et une caserne pour les femmes (CANADIAN WOMEN ARMY CORPS). A cause de son terrain en grande partie sablonneux, le camp Dundurn devint un important centre d’entraînement pour les blindés. C’est là également que les réservistes recevaient leur entraînement militaire obligatoire ; l’un d’eux, le lieutenant T.C. DOUGLAS, du régiment South Saskatchewan, était aussi à l’époque premier ministre de la province. D’autres unités de la Saskatchewan -- comme les Chasseurs à pied du roi, de Moose Jaw, et les Volontaires de Prince Albert – firent partie des forces de défense de la côte ouest. Beaucoup d’autres citoyens de la Saskatchewan contribuèrent à l’effort de guerre civil, fabriquant fusils et munitions à Régina, et récoltant la moisson exceptionnelle qui poussait dans les champs. Les soldats de retour en Saskatchewan à la fin de la guerre trouvèrent une province fort différente de celle qu’ils avaient quittée cinq ans auparavant. Pendant l’après-guerre, des terres furent réservées pour les soldats de retour sous le coup de la Loi sur les vétérans, et ceux-ci, tirant parti des programmes d’éducation et de recyclage, remplirent les classes de l’Université de la Saskatchewan (UNIVERSITY OF SASKATCHEWAN) et des autres établissements d’enseignement. Comme il était difficile de trouver des logements, de nouveaux lotissements émergèrent dans les villes afin de répondre à la demande croissante.
Alors que le monde pensait à la paix, une nouvelle menace pointa à l’horizon. L’Union soviétique, qui avait fait partie des Alliés durant la guerre, était à présent occupée à disséminer partout le communisme ; la Saskatchewan allait jouer un rôle elle aussi dans le combat pour y mettre un frein. Comme l’armée canadienne avait réduit ses effectifs après la guerre, il fallut lever des unités spéciales pour livrer une nouvelle guerre en Corée de 1950 à 1953. On leva également des troupes pour les incorporer à l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN), nouvellement formée en Europe. Ici, la milice assuma le nouveau rôle de protectrice de la survie nationale. Pour faire face à la menace d’une attaque contre l’Amérique du Nord par des bombardiers à longue portée et porteurs d’armes nucléaires, l’Aviation royale du Canada fut chargée de maintenir une série de lignes de radars à travers le pays. Des stations de radiodétection furent établies dans la province à Yorkton, Dana et Alsask dans le cadre du réseau de radars Pinetree (voir AIR DEFENCE STATIONS). Les prairies furent de nouveau choisies pour l’entraînement aérien, cette fois-ci celui des pilotes venant des pays de l’OTAN : les stations aériennes de Moose Jaw et de Saskatoon furent ainsi réactivées.
La Saskatchewan contribue encore de façon importante aux forces armées canadiennes d’aujourd’hui. Les services distinctifs de la marine, de l’armée de terre et de l’aviation disparurent en 1967 pour être remplacés par un service unique, les Forces armées canadiennes. En Saskatchewan, tout ce qui reste de l’armée régulière est la Base des forces canadiennes de Moose Jaw (Canadian Forces Base Moose Jaw). L’armée de réserve, cependant, est représentée par les unités de réserve du Groupe de brigade 38 et les unités navales du HMCS Queen et du HMCS Unicorn. La base de Moose Jaw, appelée à présent 15 Wing, héberge un nouveau programme d’entraînement aérien pour l’OTAN, ainsi que le célèbre escadron de démonstration aérienne, les SNOWBIRDS. Les « marins des prairies » de la Saskatchewan peuvent maintenant servir à bord de vaisseaux de la marine canadienne arborant les noms des deux principales cités : le HMCS Regina et le HMCS Saskatoon. Bien que le régiment South Saskatchewan ait été perdu lors d’une des nombreuses réorganisations de l’armée de réserve, celle-ci continue la fière tradition des régiments de la Saskatchewan. Le 10TH FIELD REGIMENT, l’Artillerie royale canadienne, les Chasseurs royaux de Régina, le North Saskatchewan Regiment et les SASKATCHEWAN DRAGOONS maintiennent leur présence à Régina, Yorkton, Saskatoon, Prince Albert et Moose Jaw. Ces unités du groupe de brigade 38 sont renforcées par le 16 SERVICE BATTALION, la 16 MEDICAL COMPANY, et les 734 (REGINA) AND 737 (SASKATOON) SQUADRONS de la Réserve des communications. Il existe également dans la province un certain nombre de pelotons de préparation militaire pour les trois éléments des forces armées canadiennes. Les vétérans de la Saskatchewan qui ont servi le Canada sont représentés par diverses organisations telles que la branche provinciale de la Légion royale canadienne et l’Association des vétérans de l’armée de terre, de la marine et de l’aviation.
Durant toute l’histoire de la province, les habitants de la Saskatchewan qui ont servi dans les forces armées ont fait bien des sacrifices : de nombreux monuments et cimetières un peu partout dans la province en portent témoignage, ainsi que les nombreux lacs et autres points géographiques qui tirent leurs noms de ceux qui ont offert leur vie au service de leur patrie. Nous avons célébré les citoyens de la Saskatchewan qui ont servi leur province dans le passé : leur tradition de service est maintenue par ceux qui servent aujourd’hui dans les forces armées du Canada, et par ceux qui serviront à l’avenir.
Contributor: Stewart Mein
Translated By: Patrick Douaud
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